Dossier de presse

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Dossier de presse
Bruxelles, 18 octobre 2005
AXA investit fortement dans les nouveaux producteurs de
mines terrestres
Les mines terrestres, les pires des armes
Depuis 1975, les mines terrestres ont fait plus d’un million de
victimes. Il s'agit le plus souvent de victimes civiles, car les mines
terrestres attendent leur victime bien longtemps après un conflit.
Landmine monitor estime que le nombre des victimes encore
vivantes des mines terrestres se situe en ce moment entre 300.000
et 400.000 personnes. Presque tous souffrent de lourdes
mutilations et ont dû subir des amputations.
Les mines antipersonnel ont donc été interdites dans la plus grande
partie du monde. En 1997, le traité d’Ottawa a été adopté pour
bannir les mines antipersonnel. A ce jour, le traité a déjà été ratifié
par 145 pays. Mais même les pays qui ne l’ont pas ratifié affirment
poursuivre l’objectif d’une exclusion mondiale des mines
antipersonnel.
La nouvelle politique de mine terrestre de l’administration
Bush
L’ancien président des États-Unis, Bill Clinton, a lui aussi affirmé
que l’adhésion des États-Unis au traité d’Ottawa était envisagée.
Les États-Unis ont donc arrêté la production de mines antipersonnel
en 1997.
Mais le président Bush a fondamentalement modifié cette ligne
politique en 2004. Les États-Unis ne ratifieront pas le traité
d’Ottawa et produiront et utiliseront à nouveau des mines
antipersonnel. Le pentagone parle de « smart mines », à savoir des
mines avec un mécanisme autodestructeur. Outre le fait que de
telles mines sont interdites par le traité d’Ottawa, les organisations
expertes comme Human Rights critiquent sévèrement ces « smart
mines ». Ces mines restent un danger pour les citoyens. Le
mécanisme autodestructeur par exemple n’est jamais fiable à
100%. Certaines mines restent donc actives. C'est non seulement
dangereux pour les citoyens, mais aussi pour les démineurs. En
outre, les citoyens courent aussi un risque quand une mine terrestre
s’autodétruit. Les mines avec de tels mécanismes sont souvent
diffusées par milliers, ce qui accroît encore le danger pour la
population civile.
Mais cette nouvelle politique est également un danger pour le
consensus existant au sujet de l’exclusion mondiale des mines
antipersonnel. Certains pays ne seront probablement plus prêts à
détruire leur arsenal de mine terrestre alors que pendant ce temps
les Etats-Unis en produisent à nouveau.
Les nouveaux producteurs de mine terrestre
L'administration Bush a définitivement décidé de produire la
nouvelle mine antipersonnel SPIDER en décembre 2005. 390
millions de dollars US ont été budgétés pour produire 1620
systèmes Spider et 186.300 munitions. Le système consiste en une
unité de contrôle qui peut gérer en même temps 84 mines
terrestres. Les mines terrestres déploient également une toile
d’araignée de fils sur le territoire dans lequel elles sont placées. Si
quelqu'un touche un fil, la mine terrestre se déclenche.
De 1999 à 2004, 146 millions de dollars US ont déjà été dépensés
au développement du système SPIDER de mine terrestre.
Les sociétés qui développent SPIDER et donc aussi le produiront
sont Textron et Alliant Techsystems (ATK).
Ces deux producteurs ne sont pas des inconnus.
ATK est le fournisseur de munition le plus important de l'armée
américaine. Durant la période 1985-1995, ATK a aussi été le plus
important producteur américain de mines terrestres. Durant cette
période, ATK a rentré des contrats portant sur des mines terrestres
pour un montant de 486 millions de dollars US. ATK produit par
exemple aussi des bombes à fragmentation, des mines antichar et
des munitions à uranium appauvri. Sur la liste des plus grands
producteurs d'arme dans le monde, ATK se trouve à la 28ième place.
Textron figure à la 30ième position de cette liste. Textron Systems, la
société où Spider est développé, fait partie de la multinationale
américaine Textron inc., une société avec 49.000 employés dans 40
pays et un chiffre d'affaires de 10 milliards de dollars US. Outre
l'industrie de l'armement, Textron Inc est actif dans l'aviation,
l'industrie et les finances.
ATK et Textron sont donc ensemble les « prime contractors » pour
le développement et la production des nouvelles mines terrestres
américaines.
AXA investit
terrestre
fortement
dans
les
producteurs
de
mine
Netwerk Vlaanderen a découvert qu'AXA, un groupe d'assurance
mondial qui est aussi actif en Belgique, investit fortement dans ces
deux producteurs américains de mine terrestre. Au niveau mondial,
aussi bien de ses quartiers généraux américains qu’européens, AXA
n'investit pas moins de 2,7 milliard de dollars US dans Textron et
ATK. Surtout, l'investissement dans Textron est très frappant.
Directement ou via les fonds d'investissement offerts à ses clients,
AXA gère près de 29% des parts de Textron.
Tableau : Les investissements de AXA dans deux producteurs
américains de mine terrestre
Nombre de parts
ATK
Textron
Valeur des parts en Pourcentage
dollars US
des parts
403.464
29.493.218
1,08%
38.975.650
2.704.910.110
28,84%
Qu’AXA investisse si fortement dans les producteurs des armes les
plus controversées au monde n’est malheureusement pas une
surprise. Au printemps de 2004, Netwerk Vlaanderen a révélé que
les cinq plus groupes financiers présents en Belgique (AXA, Dexia,
Fortis, ING et KBC) investissaient dans un producteur de mine
terrestre de Singapour (Singapore Technologies Engineering). Cette
découverte et la pression de la campagne « Mon argent…Sans
scrupules ? » ont convaincu quatre de ces groupes bancaires à
mettre un terme à leurs investissements dans les mines
antipersonnel. Seul AXA a refusé de prendre ses distances avec les
mines antipersonnel. La branche belge de AXA a bien été obligée
par le législateur d’arrêter son investissement dans Singapore
Technologies Engineering.
Depuis juin 2005, la Belgique est en effet également le premier
pays dont la législation interdit les investissements dans les mines
antipersonnel.
Pourtant AXA offre maintenant à ses clients en Belgique des fonds
d'investissement qui investissent dans Textron. Ainsi, Textron est
par exemple dans les portefeuilles de AXA Luxembourg Fund Global
Assets Neutral et AXA Luxembourg Fund World Equities.
Netwerk Vlaanderen ne peut à nouveau qu’en conclure que le
groupe AXA ne fait preuve d’aucune responsabilité sociale pour ses
investissements. Même investir dans les mines antipersonnel ne
pose aucun problème à AXA.
AXA doit déminer !
Les initiateurs de la campagne « Mon argent…Sans scrupules ? »1
exigent :
- Qu’AXA utilise immédiatement sa participation importante
dans Textron pour persuader Textron d’arrêter son engagement
dans le développement et la production de mines antipersonnel
1
Netwerk Vlaanderen, Réseau Financement Alternatif, Vrede, Forum voor
Vredesactie en Voor Moeder Aarde.
- Qu’AXA arrête au niveau mondial ses investissements dans les
producteurs de mine terrestre, donc aussi dans Textron tant que
celle-ci ne satisfait pas à l'exigence évoquée ci-dessus.
Sources
Human Rights Watch, Back in Business? U.S. Landmine Production and
Exports, A human Rights Watch Briefing Paper, août 2005
Christophe Scheire, Clusterbommen, landmijnen, kernwapens en wapens
met verarmd uranium – een onderzoek naar de financiële banden tussen
banken en producenten van controversiële wapens, Netwerk Vlaanderen,
avril 2004
Christophe Scheire en Luc Weyn, Banken ontwapenen – een overzicht van
de resultaten van de campagne ‘Mijn Geld. Goed Geweten?’, avril 2005
SIPRI, SIPRI Yearbook 2005
Shareworld databank, bezocht in octobre 2005
Netwerk Vlaanderen vzw
Vooruitgangstraat 333/9
1030 Brussel
Tel. 02/201 07 70 – Fax. 02/201 06 02
www.netwerk-vlaanderen.be
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